La baisse de la vitesse à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles bientôt appliquée en France ?

Pour rappel, le CNSR est le conseil national de la sécurité routière. Il existe depuis 2001 et a un rôle consultatif en matière de règles sur la sécurité routière. Très écoutée par le gouvernement, ses avis sont souvent des préalables aux nouvelles législations relatives au code de la route.

Ainsi, le CNSR a donné pour rappel dès le 16 juin 2014 un avis favorable  à  l’abaissement des vitesses de 90 à 80 km/heures sur les routes secondaires bidirectionnelles. Avant toute décision réglementaire visant à imposer et appliquer cette mesure, le ministre de l’intérieur a  estimé nécessaire de procéder à des tests sur des portions de routes à haute fréquence d’accidents dus à la vitesse.

L’objectif est en effet d’atteindre une baisse de plus de 300 morts par an du fait des accidents de circulation.

A l’heure où les structures routières sont de plus en plus sécurisées grâce à la qualité du revêtement, à l’amélioration de l’éclairage, où les véhicules sont de plus en plus sûrs de par leur conception axée sur la sécurité passive et active (grâce notamment aux systèmes d’alerte collision, aux contrôles électroniques de l’adhérence et du freinage, aux progrès effectués en matière de vision par les phares et caméra infrarouge), une telle mesure apparaît anachronique, voire contradictoire.

Pensez que les limitations de vitesse seront désormais plus contraignantes qu’il y a trente ou quarante ans, alors même qu’à cette époque les assistances à la conduite n’existaient pas. Un freinage en survitesse, ou sur une surface glissante, aboutissait sans coup férir à la perte de contrôle du véhicule, et les conséquences étaient forcément dramatiques dans la mesure où les ceintures de sécurité étaient peu souvent utilisées, que les airbags n’étaient encore qu’à l’étude, que le concept de structure de châssis déformable pour une meilleure absorption de l’impact n’était justement qu’un concept.

Les véhicules d’aujourd’hui sont conçus pour rouler sans risque aux limites de vitesse actuelles, pourvu que les structures routières soient elles adaptées.

Partant du constat que les autoroutes concentrent beaucoup moins d’accidents que les routes secondaires, ne serait-il pas avantageux pour tous d’adopter des mesures qui favoriseraient davantage la fréquentation des grandes voies ?